Nous arrivons à Rio Branco en pleine nuit, notre première ville du Brésil, en Amazonie et plus précisément l’Acre. Cette région a un statut différent du reste du Brésil, obtenu tardivement vers 1900, l’état était peuplé de seringueiros (récolteurs de caoutchouc) et appartenait à la Bolivie qui céda la région contre de l’argent et la promesse d’un chemin de fer (jamais achevé voir Porto Velho). La région a connu des révoltes seringueiros et n’a jamais vraiment été considéré comme un état par le Brésil mais plutôt comme un territoire fédéral. Le charismatique Chico Mendes a beaucoup défendu la région, surtout les récolteurs de caoutchouc et grâce à son action un tiers de l’état est sous protection environnementale ou classé « territoire indigène ». Il fût assassiné en 1988.
Pourtant à notre arrivée la ville nous semble plutôt moderne, surtout en comparaison avec le Pérou. Malgré une situation au cœur de l’Amazonie, les rues sont pavées et les quartiers bien aménagés. Nous sommes au Brésil, pays en plein essor, moderne et multi ethnique. Le décor est immédiatement bouleversé. Les échoppes péruviennes sont remplacées par des selfs « au kilo » et des stands de jus de fruits et de tapioca. Les magasins sont beaucoup plus nombreux et sophistiqués et surtout les gens parlent …. Le portugais ! Bon oui bien sûr on le savait, mais ça fait un choc, après tout ce temps à parler espagnol, on était devenu bilingue nous ! À nouveau nous ne comprenons rien, ils comprennent tout à fait notre espagnol mais nous répondent en portugais, bon ok on va apprendre le portugais.
Le plus merveilleux au Brésil et surtout en Amazonie, ce sont les jus de fruit frais, les meilleurs au monde, le jus de cajou, le jus de cupuaçu, le jus d’açai et guarana, etc. Ils sont tous sucrés naturellement et tellement gouteux ! Rien que pour leur jus de fruits nous retournerons un jour en Amazonie ! Nous découvrons également les brésiliens d’Amazonie, très gentils et très sophistiqués, les hommes ont les mains manucurées et les filles ne s’épilent pas les jambes mais les décolorent ! Ce sont des petits détails, mais cela fait partie de la découverte du pays aussi non ?
Nous découvrons la ville au bord du Rio Acre et premier cliché brésilien, une fille se fait arracher son appareil photo en pleine rue, parfait pour nous rappeler à l’ordre sur la vigilance ! Nous visitons le petit musée du caoutchouc et découvrons que l’Amazonie avait le monopole sur cette matière jusqu’à ce qu’un anglais ramène clandestinement des graines en Angleterre et en parsème dans les colonies anglaises. Nous apprenons aussi que la Borracha (le caoutchouc) est très pénible à exploiter et la durée de vie des travailleurs étaient très courtes.
Porto Vehlo
Le lendemain matin, nous prenons un bus pour Porto Velho où nous devons nous rendre rapidement pour ne pas rater le bateau qui part mardi !
Notre premier bus brésilien est une sacrée expérience, il s’arrête toutes les dix minutes, la chaleur est extrêmement étouffante et le monsieur devant nous faisait des doigts d’honneur à sa petite fille de 5 ans, spécial ! Bref nous arrivons non sans mal à Porto Velho dans la soirée et trouvons une chambre chez Tia Carmen, une vraie Mama comme on en fait plus, on l’imagine tout à fait nous dire « m’am scarlett » à la fin de ses phrases. La ville est encore moins touristique que Rio Branco et est uniquement un passage pour prendre le bateau pour Manaus.
Porto Velho également dans l’immense Amazonie, fait partie du Rondônia, extrêmement victime de la déforestation, la région est toujours un point vital de l’agriculture brésilienne, frontière entre la dense forêt amazonienne et le cerrado (haute plaine ou savane). Le soja et autres produits sont transportés de Porto Velho à Manaus par des embarcations lentes sur le Rio Madeira. C’est un de ces bateaux que nous emprunterons. En attendant le bateau nous profitons de l’arrivage frais d’açai que nous mangeons directement pressé devant nous ! Nous visitons aussi le musée du chemin de fer Madeira-Mamoré avec la première locomotive à avoir voyagé en Amazonie. La construction du chemin de fer sera abandonneé ayant causé des milliers de morts.
Nous nous installons sur la péniche et attendons le départ qui est repoussé au lendemain. Ce ne sera que le début pour nous d’une interminable traversée qui s’est avérée aussi enrichissante que pénible. La chaleur est insupportable mais n’est rien à côté de l’état de propreté plus que douteux des sanitaires. Nous mangeons midi et soir la même tambouille fayot, riz, viande et manioc. L’odeur est de jour en jour plus acre et tenace.
Cependant, les villes traversées et le déchargement /chargement des marchandises devient un moment attendu avec impatience. Nous nous lions d’amitié avec nos voisins et les enfants qui réclament des bracelets que Juliette confectionne sur mesure. Les pirates de marin d’eau douce sont au petit soin avec nous, le borgne, le capitaine plus mouche que crochet et les divers moussaillons à qui il manque une jambe ou un bras ! La traversée se fait finalement en 5 jours (au lieu de 2,5).
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Nous vivons également une tempête sur le bateau, voyons des dauphins et des paysages magnifiques qui finalement nous laissent de précieux souvenirs.
Nous arrivons enfin vers 21h30 sur Manaus, pour nous, la ville la plus inaccessible au monde !
Les commentaires sont fermés.
Salut les globetrotteurs!
Quel voyage! Que d’expériences magnifiques! Cela me conforte dans mon projet de partir d’ici un mois maintenant… L’initiative du site est géniale.
J’aurai une (voire quelques) petite(s) question(s). Pour le passage du Brésil au Pérou…Cela est-il compliqué? Avez-vous pu trouver une liaison entre Puerto Maldonado et Rio Branco? Quel a été le temps de trajet approximatif? Et savez-vous si le trajet se fait dans l’autre sens (Brésil vers Pérou).
En fait, nous partons à plusieurs et certains ont des échéances pour des vols au Pérou et en Bolivie, d’où une planification minimale…
Merci pour votre aide et de nous faire profiter de votre expérience.
Salut Romain et merci.
Liaison entre Puerto Maldonado et Rio Branco oui assez facile à trouver par contre le trajet j’ai souvenir que c’était « long » au ressenti…
Le trajet se fait sans doute dans les deux sens mais pas tous les jours je crois. par contre je ne pense pas qu’un aller retour vaut le coup.
Un conseil à Puerto Maldonado logez à l’anaconda lodge et prenez un jus de copoazu pour moi dans le centre ville (il y a grand bar terrasse où vous serez sans doute déposés par le bus) !! ;)