Nous arrivons à Valparaiso rassurés. Les manifestations ont cessées, par contre toute la ville a été aspergée de bombes lacrymogènes et la population se promène avec un foulard sur la bouche et le nez ! Nous qui recherchions de l’air pur après Santiago …
La ville, classée au patrimoine mondial, est beaucoup plus animée et agréable que Santiago : vendeurs de rue et étudiants. Nous rejoignons notre hostal à pied et découvrons la première particularité de Valparaiso : les escaliers. La ville est au bord de la mer mais à flanc de montagnes et pas n’importe lesquelles : Les Andes. Alors ça grimpe et vite !
La plupart des collines est équipée d’ascenseurs mais pas la nôtre. Après un dédalle d’escaliers, de ruelles, des détours et l’aide des chiliens nous arrivons à la nuit tombée à l’hostal Destino Bellavista et il faut croire que c’est le destin qui nous y conduit ! Patricia qui tient l’hostal est une femme incroyablement gentille et généreuse. À peine arrivés elle nous propose de nous conduire en ville et nous fait un petit tour guidé. Sous ses conseils nous dînons une assiette locale de Tapas avec un petit verre dans un bar typique (mais branché) où les jeunes se retrouvent après le boulot.
Le lendemain nous visitons La Sebastiana, une des villa où logeait Pablo Neruda, nous pouvons apprécier la conception poétique et « bon vivant » de la maison à l’image du poète : le fauteuil s’appelle Nubia (nuage), tout est objet de collection car le poète adorait les objets qui avait une histoire.
En sortant nous déjeunons de délicieuses empenadas et du poisson frais frit.
L’après-midi nous prendrons un ascenseur qui nous conduira au Barrio Concepcion, vieux quartier bohème de Valparaiso, puis le port commercial et ses docks agités. Nous finirons par la place Victoria où les premiers colons débarquèrent.
Les murs de la ville sont des œuvres d’art, un peu comme à Santiago, dans notre quartier il y a même un musée à ciel ouvert classé au patrimoine mondial de l’Unesco (le monde entier sera bientôt dans ce classement !) : le concept a été réalisé dans les années 90, des maîtres et leurs élèves ont peint les murs de la ville. Le style Pop Art a plutôt mal vieilli et les œuvres anonymes et clandestines sont pour nous bien plus belles.
Nous faisons la connaissance de Camille une marseillaise geek d’architecture qui voyage seule et de Bernardo, le mari de Patricia qui à l’image de sa femme et un homme incroyablement sympathique. Bernardo et Elsa la fille de Patricia nous emmène tous les trois visiter Valparaiso de noche.
Ce fut un échange incroyable, Bernardo nous raconte avec passion l’histoire de son pays et de Valparaiso en s’appuyant sur les édifices et l’architecture de la ville. Ils nous emmènent dans les bidons villes, au premier ascenseur de la ville, nous explique que la population pauvre est tout en haut et les riches en bas. Les lumières de la ville en témoignent ainsi que les constructions en tôle ou en pin d’Amérique ! Nous irons dans la première église construite dès l’arrivée des espagnols et assisterons à la fin de messe avec eux. En passant par la place du 21 mai, Bernardo nous apprend que cette date marque la fin de la bataille Pérou Chili où le puissant Pérou à l’époque a perdu face au Chili (une sorte de David et Goliath).
Nous demandons d’où vient le mot Chili et là c’est un peu le vide juridique ! Il y a plusieurs versions. Selon Bernardo ce sont les péruviens qui, pour se débarrasser des colons, leur disaient d’aller vers le sud car il y avait l’or et le mot or en indigène était Chili. Pour d’autres se sont les anglo-saxons qui désignaient cette terre comme « Chilling » qui signifie « il fait froid ». Elsa qui a écu au Mexique nous donne la version mexicaine qui vient de la forme du pays : une forme de chili ! Personnellement j’adore la version péruvienne !
Pour terminer en beauté, nous irons partager une bière chilienne, puis un vin chilien, tout en dégustant des spécialités locales comme les pieds de bœufs (eurk – Alex adore). Bernardo a vécu en Allemagne durant la dictature de Pinochet et parle avec beaucoup de sagesse de son pays et même s’il l’aime plus que tout nous dit qu’il trouve injuste le comportement du gouvernement chilien envers les habitants de l’île de Pâques et les Boliviens. Nous expliquent les relations entre les divers pays d’Amérique latine et pour résumer nous confie que chaque pays ayant une frontière commune ne s’entend pas et qu’ils s’entendent cordialement avec le Brésil.
Elsa elle est fan de foot et en parle avec passion, elle part elle-même d’ailleurs 3 mois en Europe avec sa sœur jumelle.
Cette soirée fût incroyablement riche et étonnante et rentrons ivre de cette belle rencontre.
Les jours qui suivent marqueront le début de l’hiver dans l’hémisphère sud et la pluie ne cesse de s’abattre sur la ville. Malgré la météo mauvaise et qui n’annonce aucune amélioration nous décidons de continuer vers le sud et de voir un peu de ce bout du monde américain.
Patricia nous conduit à la station de bus avec Elsa sous une pluie battante (la ville aura quelques jours plus tard un état d’alerte à cause du vent et de la pluie !) et Patricia en nous disant au revoir à la station nous dit « nos vemos en paradiso » !
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Ça a l’air dément toutes ces fresques ! Quelle chance vous avez de découvrir une ville avec un de ses habitants, y’a pas mieux.
Par contre, aïe, aïe, aïe, un compte à rebours pour le retour ! Tout ça pour qu’on vienne vous chercher à l’aéroport. Pfff… Bon nous on n’y sera pas parce que sur le blog de Géronimo & Aldébaran, le décompte annonce mon accouchement dans 64 jours. Décidément, il faut toujours que je ponde juste avant vos grands évènements ! Vous ferez bien quelques centaines de km en plus pour venir nous voir, hein. On pense bien à vous les p’tis veinards !
Votre petite langouste